Cinquante-sept ans venaient de s'écouler après l'assassinat du héros de l'indépendance du Burundi natif de la province de Gitega, le prince Louis Rwagasore. Ainsi, la population burundaise commémorée chaque année cet événement tragique a endeuillé le Burundi et le peuple burundais. Cette année, la journée arrive à bon moment où le Burundi se trouve dans une situation politique très sécuritaire. Le site web de la province de Gitega, a voulu revenir sur sa biographie, son parcours politique et son objectif qu'avaient ses assassins.
Le prince Louis Rwagasore né le 10 janvier 1932 à Gitega, héritier du Burundi à sa naissance, le prince Louis Rwagasore était le fils du mwami Mwambutsa IV et de la reine Thérèse Kanyonga. En 1939, l'âge de 7 ans, il était en train de faire ses études à l'école primaire de Bukeye, puis à Kanyinya et Gitega.En 1945, il s’embarque pour le Rwanda, où il est membre du groupe Scolaire d’Astrida à Butare et y passera 6 ans. Rentré de Belgique après des études universitaires à l'Université d'Anvers, il était devenu sa vie politique en 1956. En septembre 1958, il était devenu l'Uprona (Union pour le progrès national) pour lutter contre les Belges et réclamer l'indépendance du Burundi . Son père le nom chef de Butanyerera (actuelle province de Ngozi), pense que le rôle de la famille royale doit transcender les politiques partisanes, mais Rwagasore renonce à se consacrer entièrement à la cause nationaliste.
Le 12 septembre 1959, il épouse Marie-Rose Ntamikevyo (décédée en 1973) qui lui ressemblent deux filles: la princesse Marie-Thérèse Rwagasore (3 juin 1960-15 novembre 1961), la princesse Marie-Pie Rwagasore (posthume, 28 novembre 1961) -23 février 1962). En février 1960, le roi est envoyé au nationalisme, à l'heure où il est belge, voisin, vient à l'indépendance. Lors du premier congrès de l'UPRONA en mars 1960, Louis Rwagasore déclarait l'indépendance totale du Burundi et incitait la population à boycotter les magasins belges et à refuser de payer les impôts.
Du 27 octobre au 9 décembre 1960, le prince Rwagasore est placé en résidence surveillée, alors que les élections communales devaient être tenues à la mi-novembre. Le but de son placement en résidence surveillée était d'handicaper l'UPRONA, et de l'empêcher de remporter les élections communales. Le but fut atteint : les élections communales furent remportées par le PDC, parti soutenu par la Belgique. A la sortie de la prison, le prince Louis Rwagasore a réclamé, auprès de l’Onu, la réorganisation de ces élections. Les élections organisées en 1960 sans la participation de l’Onu furent annulées . Le 18 septembre 1961, il fut organisé d’autres élections sous la supervision d’une commission électorale onusienne. Le parti Uprona sort ainsi vainqueur avec 58 des 64 sièges de la nouvelle Assemblée nationale.
Il devient Premier ministre du Burundi le 29 septembre 1961. Le 13 octobre 1961, le prince Rwagasore est assassiné d'une balle d'un tireur embusqué, alors qu'il dînait dans un restaurant près du Lac Tanganyika. Son assassinat fut organisé par le chef Baranyanka (membre de la famille royale) avec d'autres représentants du parti PDC. Le tireur était un Grec du nom de Jean Kageorgis.Selon certains témoins oculaires, cet assassinat a été comme un coup de poignard dans le dos pour la population burundaise qui avait misé toute sa confiance à ce fils du roi. Elle espérait et voyait en lui un bel avenir pour le Burundi d’autant plus qu’il avait déjà créé des coopératives populaires.
Le Burundi acquiert alors son indépendance en l’absence de celui qui s’est donné corps et âme pour arriver à ce grand jour. Ainsi, le 2 avril 1962, les assassins du prince Louis Rwagasore furent condamnés et Kageorgis fut fusillé, le 30 juillet 1962.Le 15 janvier 1963, les commanditaires de cet assassinat sont publiquement pendus au stade de Gitega. Parmi eux figuraient Ntidendereza et Birori, fils du chef Baranyanka. Le sociologue Ludo De Witte nous révèle que des documents découverts dans les archives nationales du Royaume-Uni permettent de conclure à une implication de la tutelle belge dans l'assassinat du prince Rwagasore. Ainsi, un des passages de ces documents souligne qu’après avoir été condamné à mort par un jugement en première instance, confirmé par un procès en appel, Kageorgis pouvait encore être gracié par le chef de l'État belge, pays qui pour quelques jours encore, exerçait encore sa tutelle sur le Ruanda-Urundi.
La même source indique que c’est le ministre belge des Affaires étrangères, Paul-Henri Spaak qui a déconseillé le roi Baudouin de commuer la peine en raison du risque de troubles et de représailles envers les Belges présents sur place.Kageorgis fut donc le dernier condamné à mort dont la grâce a été refusée par un chef de l'État belge. Devenu Premier ministre, le prince Louis Rwagasore est assassiné le 13 octobre 1961, un mois après la mise en place du gouvernement et 8 mois avant l’indépendance, par un certain Georges Kageorgis, un jeune résident grec engagé par les Belges qui voulaient se venger de leur défaite et handicaper le leadership burundais. Le héros de l’indépendance du Burundi fut assassiné d'une balle alors qu'il dinait dans un restaurant près du lac Tanganyika.
D’après d’autres sources, ceux qui ont tué le prince Louis Rwagasore ne voulaient pas la vision qui transcende les ethnies dont prônait le héros de l’indépendance du Burundi. « C’est ainsi qu’après sa mort, ils ont inculqué le virus avec les conséquences qu’a connues le Burundi en 1965, 1969, 1972, 1988 et 1993 », disent-ils.
Le prince Louis Rwagasore voulait que son parti soit réuni toute la population burundaise. C'est pourquoi, selon les mêmes sources, avec son mort, le prince Louis. Rwagasore porte non seulement la casquette du héros de l'indépendance du Burundi mais aussi du premier martyr de la démocratie et du héros de l'unité nationale. Cet assassinat a bouleversé radicalement les équilibres que Rwagasore avait annoncé au début de ses divisions ethniques et idéologiques ont ensuite été gravés dans le postcolonial burundais.
H.Dieudonné