Sous le thème "Etat des lieux de la drogue dans la société burundaise et les stratégies pour y remédier" le studio Ijambo de l'ONG Search For Common Ground Search a organisé ce jeudi le 4/3/2021 un panel à Gitega à travers l’émission « Dusangire ikiyago ».
La consommation des stupéfiants et drogues existe aussi bien en milieu urbain que rural dans la province de Gitega et constitue un danger public si l’on n'y prend pas garde, a indiqué le chef de Cabinet du gouverneur de Gitega, Gérard Nibigira dans son mot liminaire de cette émission.
Il a précisé que les stupéfiants et drogues couramment consommés à Gitega sont notamment le cannabis, le boosta drogue tout en ajoutant que les consommateurs et commerçants sont pour la plupart des jeunes.
Il a aussi soulevé les divers méfaits des stupéfiants sur la Santé physique et mentale des consommateurs, et même dans les communautés suite aux actes de violences commis parfois par ces consommateurs. Les consommateurs chroniques se livrent à des actes de violences tels que le pillage et les bagarres qui perturbent leurs familles respectives et les communautés environnantes.
Selon l’Opc1 Polycalpe Ntakarutimana, chargé de la lutte contre la drogue à la Police Nationale du Burundi (PNB), au niveau national, la jeunesse prend encore une fois le devant dans la consommation des stupéfiants. Il a indiqué que les drogues couramment saisies dans notre pays sont notamment le cannabis ou chanvre, le boosta, la cocaïne et l'héroïne. Il a fait savoir que le cannabis est la drogue la plus consommée, précisant que des malfaiteurs le plantent dans la forêt de Kibira et le parc de la Ruvubu.
S'exprimant sur les raisons conduisant à la consommation des drogues, les anciens toxicomanes ont convergé sur l’influence des amis et de « la génération », l’esprit d’équipe, le chômage et l'insouciance de certains parents envers leurs enfants. Certains ont affirmé qu’ils ont commencé à consommer ces stupéfiants par simple goût et ils ont terminé par être dépendant.
Centres de désintoxication, moyens efficace pour la rééducation des toxicomanes
Selon Pierre Claver Njejimana, un psychologue chargé de suivi, des comportements des toxicomanes a indiqué qu’il y a un nombre indéfini de conséquences psychologiques et physiques due à la consommation de diverse drogue tout en s'inscrivant en faux contre l'emprisonnement des drogués dépendants. A la place, il a recommandé au gouvernement burundais d'instaurer des centres de désintoxication et de rééducation des toxicomanes.
Par exemple, la plupart des consommateurs réguliers ne voient pas leurs problèmes de dépendance. Si vous essayer de lui retirer sa drogue, il risque de devenir avec le temps (sevrage) frustré, violent et parfois même très dangereux pour la société. Il est donc conseiller pour une personne qui veut arrêter les drogues de consulter un spécialiste qui pourra lui donner conseil et l’aider à arrêter cette drogue.
Quant à Année Spès Nishimwe travaillant avec les organisations de lutte contre la consommation de ces produits, la loi qui réprime l’usage des drogues est lacunaire car, « Le code pénal burundais n’est pas clair ». Ils déplorent que le cultivateur, le vendeur et les preneurs de drogues soient punis de la même manière.
Les participants issus des forces de sécurité ont recommandé aux législateurs de mettre en place une loi répressive forte contre la drogue et de renforcer les capacités de la police pour mieux œuvrer dans le trac des délinquants, consommateurs de la drogue.
Pour clore les autres participants ont recommandé l'élimination dans le circuit commercial des boissons autorisées, mais hautement alcoolisées comme Karibu surnommé Bangara, etc.
HAVUGIYAREMYE Dieudonné